Le décret de création de la première « opération d’intérêt national de requalification des copropriétés dégradées », à Clichy-sous-Bois, vient d’être publié. Le projet sera piloté par l’Etablissement public foncier (EPF) d’Ile-de-France.
« On va maintenant pouvoir passer à la vitesse supérieure », se réjouit Olivier Klein, le maire (PS) de Clichy-sous-Bois, lorsqu’on l’interroge sur la parution du décret de création de l’opération d’intérêt national de requalification des copropriétés dégradées (ORCOD-IN) de sa ville. En l’occurrence celles du Bas Clichy, et plus particulièrement le Chêne Pointu et l’Etoile du Chêne, toutes deux confrontées à de graves problèmes urbains et sociaux.
Le projet a plusieurs originalités, pas seulement liées à son ampleur (au moins 3 000 logements concernés) et à sa nature : il s’agit de la première OIN de « requalification d’une coproriété dégradée », créée dans le cadre de la nouvelle « loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové » (ALUR). Il mobilisera au moins neuf partenaires : les services de l’État, la Région Ile-de-France, le conseil général de la Seine-Saint-Denis, la ville de Clichy-sous-Bois, l’agglomération de Clichy-Montfermeil, la Caisse des Dépôts et Consignations, l’Agence nationale de l’habitat (Anah), l’Agence foncière et technique de la région parisienne (AFTRP) et l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). Et il devrait être doté d’un budget conséquent, à la hauteur des enjeux : plus de 200 millions d’euros, auxquels s’ajouteront les investissements nécessaires pour les infrastructures et la construction de logements.
L’Etablissement Public Foncier d’Ile-de-France (EPF Ile-de-France) – un établissement public créé en 2006 afin de débloquer du « foncier prêt à l’emploi et à prix maîtrisés » dans cinq départements (Paris, Seine-et- Marne, Essonne, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) – est chargé de piloter le projet et de jeter des ponts entre tout ce petit monde. Suivant un calendrier qui semble « serré » : à l’issue de la signature de partenariats (en mai 2015), les premières opérations d’acquisition de foncier devraient en effet démarrer en juin, et une « première esquisse » du projet urbain devrait être dessinée en juillet.
D’ici là, les consultations devraient être nombreuses. Car le maire, qui souligne qu’il accepte de déléguer une partie de ses pouvoirs d’urbanisme à l’Etat pour les besoins de cette opération (perçue comme le fer de lance d’une « nouvelle vision métropolitaine du logement ») souligne que les habitants seront étroitement associés aux réflexions.
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